vendredi 5 décembre 2008

Rentrée scolaire 2008-2009:Déjà le disfonctionnement des collèges publics

Un mois après la rentée, les établissements secondaires ne fonctionnent toujours pas comme cela se doit.. Aux dires des directeurs d’école, la non disponibilité des subventions pour le payement des heures de vacation serait à l’origine des problèmes. Cette situation pourrait dégénérer si l’Etat ne prend pas à temps ses responsabilités.

L’observateur averti de l’éducation béninoise s’attend à ce que cette rentrée annonce le renouveau du système éducatif béninois et une année scolaire 2008-2009 très apaisée. On en veut pour preuve les précédents recrutements massifs d’enseignants, le reversement des enseignants communautaires et vacataires en agent contractuel de l’Etat, la construction des milliers de salles de classe, le payement des diverses primes à la rentrée à tout enseignant (communautaires et vacataires y compris), l’amélioration des salaires des enseignants par la prime de revalorisation de la fonction enseignante…bref tant de choses qui font affirmer (sous réserve de la réplique des enseignants syndicalistes) que l’éducation occupe à présent une bonne place dans les préoccupations du gouvernement de Yayi Boni .Malheureusement, l’allure de ce changement du système éducatif béninois s’estompe parfois si vite qu’on a tendance à croire que cet exploit du gouvernement est un effet du hasard. C’est le cas cette année où, un mois après la rentrée scolaire les activités pédagogiques dans les collèges publics plongent toujours dans un cafouillage sans qu’aucune motion de grève n’en soit la cause. L’inexistence jusqu’à ce jour des subventions de l’Etat pour le payement des heures de vacation serait à l’origine de ce disfonctionnement dans ces établissements. En effet, les chefs d’établissement ne sachant comment payer les heures non couvertes par les professeurs sur place, ont du mal à appeler des vacataires pour faire fonctionner les classes à plein temps. Le pire est que les enseignants contractuels locaux recrutés l’année passée et qui n’ont pas leur nom sur la liste de ceux qui seront reversés, ont vu leur quota horaire passer de 20 à 9heures par semaine sans aucune possibilité d’heures supplémentaires. La même note de service qui réduit le quota horaire interdit aux directeurs, tout recrutement de professeur à plein temps. Paradoxalement, on demande aux services comptables des collèges de payer la vacation entre 2000Fcfa et 2500Fcfa l’heure. Ce prix augmente exagérément les charges des collèges qui n’en avaient pas tenu compte pour fixer les contributions scolaires. Ne voulant pas être cités comme la cause des prochaines troubles dans l’éducation, certains directeurs ne veulent engager aucun vacataire de peur de ne pouvoir les payer. D’autres font fonctionner les collèges avec la moitié du temps de travail normal compte tenu des possibilités financières. Aux dernières nouvelles, l’ordre serait intimé aux chefs d’établissement de tout faire pour faire fonctionner les collèges même si cela doit coûter l’abandon des chantiers de construction par les parents d’élèves des salles de classes dont les fonds serviraient à payer les professeurs. Au cas où cette situation devrait durer, les chefs d’établissement seraient obligés de demander aux parents d’élèves de compléter les contributions scolaires. Ce qui ne s’entend pas d’une bonne oreille en cette période de difficultés financières. Le gouvernement a donc intérêt à agir le plus tôt possible par la mise en place desdites subventions pour ne pas se voir contraint par les parents à prendre ses responsabilités.

Jonas Botchi (Coll) (Br. Mono/Couffo)

Source: Le Matinal

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