lundi 22 mars 2010

Les enseignants ne demordent pas face au gouvernement de Boni Yayi

le 21 Mars 2010

Le dimanche 21 Mars 2010, les délégués syndicaux des bureaux nationaux des syndicats de base du Front d’Actions des Syndicats des trois ordres d’Enseignement ont eu une réunion extraordinaire au siège du Synemp pour examiner le contenu du communiqué provocateur conjoint que diffusent les ministres des enseignements maternel, primaire et secondaire depuis le samedi 20 Mars 2010.

L’analyse approfondie du contenu dudit communiqué a permis aux délégués syndicaux présents de faire les constats ci-après : 1- Contrairement à l’appel aux discours et aux actes d’apaisement lancé par le Président du Conseil National de l’Education à sa sortie d’audience avec le Chef de l’Etat le vendredi 19 mars 2010, appel lancé à tous les acteurs du système éducatif béninois face aux litiges collectifs qui opposent le Front au Gouvernement, ce dernier continue de proférer des menaces aux grévistes ; 2- Les menaces de remplacement des enseignants grévistes sont des actes de discrimination antisyndicale condamnés par les dispositions de l’article 46 du Statut Général des agents permanents de l’Etat qui stipulent que « l’Etat ou la collectivité publique intéressée est tenue de protéger l’Agent Permanent de l’Etat contre les menaces, attaques, quelle qu’en soit la nature, dont il peut être l’objet à l’occasion de l’exercice de ses fonctions » ; 3- Les principes du Comité de la liberté syndicale du Bit condamnent tout acte de discrimination en matière d’emploi à l’encontre de dirigeants syndicaux, de syndicalistes ou de travailleurs pour avoir organisé des grèves licites ou y avoir participé ;

4- Le recours à des mesures extrêmement graves comme le licenciement de travailleurs du fait de leur participation a une grève... implique de graves risques d’abus et constitue une violation de la liberté syndicale ;

5- Le déni du droit de négociations dont la délégation du Front a été victime le Mercredi 10 Mars 2010 au palais de la République, négociations relatives aux engagements non honorés du Chef de l’Etat depuis 2008 et examinés avec propositions contenues dans le rapport général de la Commission Paritaire Ad’hoc, viole les dispositions de l’article 3 de la loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin. A la lumière de ce qui précède, les dirigeants syndicaux du Front invitent les enseignants grévistes à rester sereins et à faire échec aux menaces de remplacement comme c’était le cas avec les « douaniers patriotes ».

Les enseignants diplômés sans emploi n’ont pas besoin d’un remplacement ignorant de la législation. La reprise des cours dépendra de la manifestation de la bonne foi du Gouvernement. La menace de remplacement est l’une des armes dont font usage les Gouvernements impopulaires en perte de vitesse qui se préparent à instaurer un régime de dictature. Le Front reste convaincu que ce dont le peuple a besoin aujourd’hui, c’est d’un climat d’apaisement propice à l’ouverture rapide de négociations sereines et franches pour une sortie de crise qui sécurise la carrière et la retraite de tous les enseignants et honore l’école et la nation béninoise toute entière.

Pour le Front

Les Porte-Parole :

Raouf Affagnon

Thomas Hounguè

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