lundi 3 janvier 2011

Le système éducatif au cœur de grandes décisions

Les 21 et 22 décembre se tient à Porto Novo, la deuxième revue du secteur de l’éducation au titre de l’année 2010. L’objectif de cette deuxième vise à offrir un cadre de dialogue et de concertation aux différents acteurs sur la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du plan décennal du développement du secteur de l’éducation.

Les différentes questions du secteur de l’éducation seront débattues à ce grand rendez-vous du secteur de l’éducation. Il sera question au cours de ces deux journées, d’apprécier l’état de mise en œuvre des recommandations des revues d’avril et de juin. Cette revue qui regroupera les acteurs, les décideurs et les partenaires techniques et financiers se penchera sur le niveau d’exécution physique et financière des budgets-programmes 2010 afin de formuler des recommandations quitte à finaliser les documents de programmation du budget 2011. Loin d’être une rencontre de plus pour le secteur éducatif, ce cadre constitue un véritable forum de discussion sur les politiques du secteur et les programmes de dépenses. Ceci permettra aux acteurs d’examiner les rapports sur le niveau d’exécution des budgets de tous les ministères en charge de l’éducation au Bénin. Ils passeront également au peigne fin, les grands points du budget 2011 de tous les ministères en charge de l’éducation au Bénin. Cette deuxième grande rencontre sur l’état du secteur de l’éducation sera l’occasion de faire le point sur l’état de la mise en œuvre de l’accord de don Initiative Fast Track/ Fonds Commun Budgétaire (FTI/FCB) et le point d’exécution des structures de pilotage du Pddse.
Ces revues sectorielles organisées dans le secteur de l’éducation entrent dans le cadre du système national de planification et de budgétisation. Elles constituent une initiative issue des recommandations du Pddse en vue d’un meilleur suivi des différentes recommandations du secteur éducatif béninois.

samedi 26 juin 2010

Pratiques frauduleuses en milieux scolaire et universitaire: Dans les couloirs de la tricherie

Les écoliers, élèves et étudiants ont cette manie-là de tricher dès que l’opportunité y est offerte pour réussir, réussir facilement. C’est pratique qui n’est d’ailleurs pas élogieux mérite d’être punie pour que les expert en la matière en tire leçon.

Giscard AMOUSSOU

Comme un acte mensonger, la tricherie est l’action de dissimuler habilement un défaut ou une insuffisance. Il s’agit par ailleurs d’une violation des règles selon le dictionnaire électronique « Encarta 2010». C’est aussi la malhonnêteté d’ordre moral ou intellectuel. Cet acte est aussi récurant dans la société que dans l’éducation. En milieu scolaire, la tricherie prend beaucoup de formes tant dans le primaire, le secondaire que dans l’enseignement supérieur. Selon le directeur du Collège d’enseignement général de Godomey, Pierre Lisboa, la tricherie en milieu scolaire, est le fait pour un apprenant de ne pas chercher à travailler pour réussir lui-même, un travail qui repose sur une organisation et la prise de conscience.
La tricherie sur toutes ses formes
La tricherie en milieu scolaire s’aperçoit sous différentes formes. Elle est presque identique dans les enseignements primaires et secondaires. Quant au supérieur, elle prend une autre tournure plus périlleuse qui non seulement ternit l’image personnelle de ceux impliqués mais aussi constitue un handicap pour une formation de qualité. Selon Pierre Lisboa la tricherie se manifeste par la détention d’un document compromettant au cours de l’évaluation des connaissances. « Avoir sur soi des documents sur le cours, le sujet, documents tiré du cours ou de l’ouvrage pour exploitation. Documents qui ont traits au sujet partiellement ou non. Cela dépend de l’adresse de l’élève ». Il arrive des fois que l’élève cherche à recopier ses voisins immédiats. Cette dernière forme est beaucoup plus récurrente dans le primaire. On aperçoit que la tricherie évolue de jour en jour dans le système scolaire et universitaire. Ce qui illustre aisément la baisse de niveau et de qualité des élèves. Pour le directeur du Ceg Godomey, la tricherie tend à se développer sous plusieurs formes compte tenu du manque d’effort dont fait preuve les élèves dans les formations scolaires. « De nos jours, la tricherie se fait par des moyens technologiques (portables). Il faut dire que la tricherie tend à se développer compte tenu de la facilité des jeunes à vouloir réussir par tous les moyens sans efforts », a-t-il fait comprendre.
La tricherie sur le campus
Il existe plusieurs formes de tricherie dans l’enseignement supérieur. La tricherie sur le campus repose sur plusieurs causes.
La tricherie provoquée : Elle se manifeste par l’aide des surveillants contre une récompense surtout chez les filles. Les surveillants, compte tenu de leurs exigences, demandent aux jeunes filles qui n’arrivent pas à s’en sortir lors des compositions, une récompense afin de les aider. Ainsi, ils arrivent à récupérer la feuille de brouillon chez celui qui semble mieux se défendre pour la remettre à la fille, qui sans grand effort recopie simplement le travail produit par son camarade. D’un autre côté, les surveillants demandent de l’argent surtout dans le cas des fonctionnaires qui n’ont pas le temps de venir suivre les cours et n’arrivent pas à s’en sortir lors des compositions pour leur fournir des brouillons ou des corrigés.
La défense en ligne : Il s’agit d’une forme de tricherie plus récursive au cours des compositions sur le campus. Ainsi les étudiants forment un groupe soudé. Ils essayent de diviser les cours et chacun essaie d’apprendre sa partie. Ils s’asseyent donc lors des compositions, l’un derrière l’autre. Au moment des compositions celui ou ceux qui ont appris la partie qui est sortie alimente les autour du groupe. Ils jouent ici un rôle de complémentarité soit avec l’aide des surveillants ou non. Ce cas est observé dans les facultés. Par ailleurs, dans les écoles, les étudiants forment un groupe. Ils envoient alors une fille très présentable vers le professeur qui a programmé son devoir pour le séduire afin d’avoir l’épreuve et la traiter à l’avance soit chez cette dernière, soit dans un lieu bien défini et en secret. Pour cette forme de tricherie, certains professeurs arrivent à résister farouchement quant à la séduction de l’étudiante, d’autres par contre tombent facilement sous le charme de cette dernière.
Le pétrolier et le pétrole : Dans les facultés, à la veille des sessions, la guerre des épreuves est animée par un système pétrole-pétrolier. Ici le pétrole représente l’épreuve et le pétrolier celui qui détient l’épreuve. Le pétrolier peut être soit le secrétaire particulier, l’assistant du secrétaire particulier, l’assistant des professeurs ou même un étudiant. Les étudiants forment alors un groupe ayant à leur tête un représentant qui se lance dans la quête en passant de cabine en cabine pour demander à ses camarades d’amphi s’il y a de pétrole. Une fois en possession, contre une somme allant de 60.000 à 75.000 francs, ils se regroupent pour traiter l’épreuve avant d’aller composer.
Inconvénients
Tous les pétroles réunis sont parfois mélanger à de fausses informations car il existe souvent des escrocs dans le rang des pétroliers. Ce qui fait que les étudiants une fois préparés à cette fin échouent.
Une pratique à bannir
La tricherie constitue un frein pour la qualité des élèves formés. Pour Pierre Lisboa, « cela ne confère pas une valeur à ceux qui la pratiquent. Bien qu’ayant le diplôme, ils constituent des agents médiocres dans l’exécution des tâches. Il constitue un danger pour la société. La tricherie est un système à combattre dans les collèges et lycées et même dans les universités». Il apparait donc que la tricherie rend ceux qui s’y adonnent incompétents dans l’exécution des tâches afférentes à leurs formations. C’est donc une pratique qui nécessite d’être éjectée des habitudes des apprenants. Pour y arriver, il va falloir une formation de qualité associée la prise de conscience de la maison jusqu’aux centre de formation. Pierre Lisboa estime que plusieurs acteurs doivent intervenir dans la lutte. D’abord, « les parents doivent chercher à donner l’éducation digne aux enfants en leur enseignant la morale que doit incarner un homme, en faisant l’effort de mettre à la disposition de ceux-ci, l’essentiel pour leurs études, suivre leur travail, les amener à étudier, limiter les temps perdus, donner des conseils, être en relation avec l’école. Ensuite, l’intervention des enseignants à travers leur rôle d’éducateur constitue un véritable atout pour la lutte contre cette pratique. Puis les autres acteurs de la société (tierce Personne, autorités et responsables à divers niveaux) à travers le modèle à incarner ». Il pense que les médias ont un rôle à jouer dans la qualité des émissions surtout audio-visuelles visant l’éducation des enfants.
Rôle des apprenants
Chercher à travailler par eux-mêmes car la tricherie n’est pas une bonne chose, suivre régulièrement et avec attention les cours, s’organiser efficacement, se forcer à travailler à la maison, éviter les pertes de temps à travers des sorties illicites et nuisibles, éviter les mauvaises compagnies et surtout les émissions télévisuelles qui n’apportent rien à la formation et à l’éducation, organiser rationnellement le temps de travail et se donner le repos, sont autant de choses qui permettront de recevoir une formation de qualité et d’éviter la tricherie. Ainsi, « ce serait mieux que de se lancer dans l’aventure ambiguë de la tricherie », dira le directeur.

mardi 23 mars 2010

A propos de la grève dans l’enseignement : Le danger de l’implication des élèves

Les élèves étaient dans les rues hier lundi 22 mars 2010 à Cotonou et le seront également aujourd’hui à Porto-Novo en réaction contre la grève de leurs enseignants qui ont abandonné la craie. Scénario qui amène à prévoir des lendemains agités dans le pays.

Les débrayages de ces dernières semaines n’ont rien à voir avec les grèves des enseignants d’entre 2004 et 2005. Pendant plus de quatre mois, l’école est restée fermer et on était à quelques doigts de l’année blanche sous le régime Mathieu Kérékou enfin de mandat à l’époque. Et, c’est grâce au clergé qu’une porte de sortie a pu être trouvée avec des sacrifices qui dépassent l’entendement. C’est évidemment à cet effet que la fameuse revendication des 25% de primes sur les salaires a été accordée aux enseignants avec une allocation de 4000 f cfa pour le logement. Mais, le gouvernement du Général Mathieu Kérékou à bout de souffle n’a concédé que 7000 f cfa au lieu des 25% retenu parce que les parties s’étaient entendues pour que les acquis soient payés à une autre date. Le président Yayi Boni héritier de cette doléance fera ainsi face aux représailles à la fin du moratoire de deux ans qui lui a été accordé. C’est ainsi qu’en 2008, il a été contraint de doubler l’allocation de logement, suspendre le paiement des 7000 f cfa pour rendre applicable la prime de 25% sur les salaires que les syndicalistes exigent de toucher jusqu’à leur tombe. C’est la situation actuelle.

Les élèves aussi

L’entrée des élèves dans la danse aux côtés d’un des protagonistes de la crise gêne, pour marquer la différence entre des mouvements actuels et ceux de 2004-2005. Lesquelles différences nous renvoient en 1989 où l’un des protagonistes à la crise y avait intérêt. Parce que la crise est devenue politique et tous les moyens qui s’offrent, constituent un plus pour atteindre les objectifs fixés. Mais comme aujourd’hui, le troisième larron que constitue les élèves, n’est pas entièrement au parfum de ces objectifs encore moins des causes réelles des actes à poser. C’est ce qui justifie la réaction de bon nombre d’élèves face aux caméras. A part les meneurs qui appelaient leurs enseignants pour la reprise des activités pédagogiques, ils sont un certain nombre qui jouait aux accompagnateurs innocents. Or, s’ils savaient qu’un camp profitait d’eux pour ses intérêts, ils se seraient abstenus. Parce que les conséquences de leurs comportements sont telles qu’ils risquent avec leurs parents d’être les plus grands perdants. Comme ce fut le cas hier où un des manifestants innocents aurait reçu une bombe lacrymogène dans un œil. Sans compter les autres blessés qu’on ne signale pas et c’est à la maison que le pot aux roses se découvre malheureusement. Simplement parce qu’entre temps, un autre acteur s’est impliqué dans la danse. Ce sont les éléments des forces de l’ordre obligés de jouer leur partition dans de pareilles circonstances. C’est ce qui s’est passé hier à Cotonou et risque de se passer aujourd’hui à Porto-Novo pour compliquer les données et crucifier le premier magistrat qui a déjà du mal à gérer plusieurs autres affaires. Ce qui est plus grave, c’est qu’on ne peut à priori prévoir les dégâts. Pourtant, il était nécessaire que force reste à la loi. Parce qu’on ne saurait laisser des manifestants à eux-mêmes sans parer au plus pressé. Et en cas de casse, il faut forcément une force tampon pour sauver les meubles. Dans le cas actuel, c’est la façon dont ça dégénère souvent et la réplique qui s’en suit qui n’arrange pas le président Yayi Boni. Et plus il y a de blessés, plus les manifestations se radicalisent et donnent droit à des interprétations internes comme externes. Et de fil en aiguille, le chef est vomi. Il semble que c’est vers cette alternative que l’Alliance ‘’Union fait la nation’’ tend à conduire le gouvernement du changement qui multiplie des erreurs en ce moment où il faut plutôt assez de calme et de doigter pour répliquer.

Jean-Christophe Houngbo (Br. Ouémé/Plateau)Quotidien Le Matinal

lundi 22 mars 2010

Les enseignants ne demordent pas face au gouvernement de Boni Yayi

le 21 Mars 2010

Le dimanche 21 Mars 2010, les délégués syndicaux des bureaux nationaux des syndicats de base du Front d’Actions des Syndicats des trois ordres d’Enseignement ont eu une réunion extraordinaire au siège du Synemp pour examiner le contenu du communiqué provocateur conjoint que diffusent les ministres des enseignements maternel, primaire et secondaire depuis le samedi 20 Mars 2010.

L’analyse approfondie du contenu dudit communiqué a permis aux délégués syndicaux présents de faire les constats ci-après : 1- Contrairement à l’appel aux discours et aux actes d’apaisement lancé par le Président du Conseil National de l’Education à sa sortie d’audience avec le Chef de l’Etat le vendredi 19 mars 2010, appel lancé à tous les acteurs du système éducatif béninois face aux litiges collectifs qui opposent le Front au Gouvernement, ce dernier continue de proférer des menaces aux grévistes ; 2- Les menaces de remplacement des enseignants grévistes sont des actes de discrimination antisyndicale condamnés par les dispositions de l’article 46 du Statut Général des agents permanents de l’Etat qui stipulent que « l’Etat ou la collectivité publique intéressée est tenue de protéger l’Agent Permanent de l’Etat contre les menaces, attaques, quelle qu’en soit la nature, dont il peut être l’objet à l’occasion de l’exercice de ses fonctions » ; 3- Les principes du Comité de la liberté syndicale du Bit condamnent tout acte de discrimination en matière d’emploi à l’encontre de dirigeants syndicaux, de syndicalistes ou de travailleurs pour avoir organisé des grèves licites ou y avoir participé ;

4- Le recours à des mesures extrêmement graves comme le licenciement de travailleurs du fait de leur participation a une grève... implique de graves risques d’abus et constitue une violation de la liberté syndicale ;

5- Le déni du droit de négociations dont la délégation du Front a été victime le Mercredi 10 Mars 2010 au palais de la République, négociations relatives aux engagements non honorés du Chef de l’Etat depuis 2008 et examinés avec propositions contenues dans le rapport général de la Commission Paritaire Ad’hoc, viole les dispositions de l’article 3 de la loi portant exercice du droit de grève en République du Bénin. A la lumière de ce qui précède, les dirigeants syndicaux du Front invitent les enseignants grévistes à rester sereins et à faire échec aux menaces de remplacement comme c’était le cas avec les « douaniers patriotes ».

Les enseignants diplômés sans emploi n’ont pas besoin d’un remplacement ignorant de la législation. La reprise des cours dépendra de la manifestation de la bonne foi du Gouvernement. La menace de remplacement est l’une des armes dont font usage les Gouvernements impopulaires en perte de vitesse qui se préparent à instaurer un régime de dictature. Le Front reste convaincu que ce dont le peuple a besoin aujourd’hui, c’est d’un climat d’apaisement propice à l’ouverture rapide de négociations sereines et franches pour une sortie de crise qui sécurise la carrière et la retraite de tous les enseignants et honore l’école et la nation béninoise toute entière.

Pour le Front

Les Porte-Parole :

Raouf Affagnon

Thomas Hounguè

mercredi 24 février 2010

Voici comment le Bénin freine la consommation des crédits


Les partenaires techniques et financiers (PTF) se mobilisent depuis quelques années autour du Bénin pour la mise en oeuvre du PDDSE en mettant en place un fonds commun budgetaire. Ainsi, des fonds sont alloués pour la mise en oeuvre de projets et programmes qui visent à terme l’amélioration des conditions de travail des enseignants et d’apprentissage pour les élèves.Mais force est de constater que des contraintes inhérentes à la gestion des fonds handicapent la mise en œuvre efficiente du PDDSE.

Au Bénin, le secteur éducatif joue un rôle prépondérant car il est le mécanisme privilégié de transmission des valeurs sociales, et de développement des compétences qui permettent aux individus de trouver les moyens et les motivations de construire un pays où il fait bon vivre. Pour assurer une bonne éducation à tous, le gouvernement du Bénin mobilise auprès des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) des subventions en vue de renforcer le système éducatif dans ses besoins tels les infrastructures scolaires, administratives, l’amélioration de la scolarisation en particulier des filles et des enfants à besoins spécifiques pour ne citer que ceux-ci. Mais l’utilisation des ressources du fonds commun budgétaire qui constitue celles mobilisées par une bonne partie des PTF et qui devraient indubitablement contribuer à assumer le bon fonctionnement des activités jugées prioritaires se trouve confrontées à divers handicaps.

Difficultés de mise en œuvre
Les difficultés liées à la mise en œuvre des actions prévues au chapitre du fonds commun budgétaire se remarquent, selon le rapport d’avancement présenté par les cadres de l’unité de gestion du programme fonds commun budgétaire au niveau de la programmation, de la conceptualisation, de la mise en route et de l’exécution des activités. En ce qui concerne la programmation des activités, les contraintes sont perçues à travers, la non participation des directeurs techniques ou représentants avertis à l’élaboration du plan d’actions annuelles budgétisées (PAAB), la non participation des directeurs techniques ou représentants avertis des ministères concernés à la préparation du plan de passation des marchés (PPM), le non respect du chronogramme pour la préparation des documents de base à l’exécution des activités et l’utilisation du financement en cas de difficulté sur d’autres financements. La non prise d’initiative pour l’élaboration des Termes de Référence (TDR) des activités programmes; le non respect et la non flexibilité dans l’exploitation des déclinaisons du PAAB pour l’élaboration des TDR et le retard prolongé pour la prise en compte des commentaires formulés par l’UGP ou les PTF sur des TDR font partie des difficultés liées à la conceptualisation des activités du secteur de l’éducation.

La lenteur administrative
Toutes ces contraintes laissent transparaître la question recurrente de la lenteur administrative. En effet, le retard flagrant dans les prises de décision, dans l’exécution des activités contribue à la tergiversation qui s’observe au quotidien dans nos administrations. Les causes de cette lenteur sont entre autre, le manque de diligence dans la mise en œuvre des procédures de passation des marchés (l’acquisition de matériels et fournitures, recrutement de consultants) et signature des contrats. Par exemple, dans nos administrations, la signature d’un papier peut durer des jours voire des semaines. En effet, il faudra se confronter aux caprices de certaines pièces de l’administration comme les secrétariats où tous les malheurs sont possibles: non transmission à temps des dossiers aux cadres mandatés pour leur traitement, disparition catégorique de certaines correspondances dans le circuit administratif etc. On peut également noter, le manque de célérité voire le blocage dans le processus de traitement des dossiers financiers (établissement des bons de commande, décision de mandatement, validation des dossiers…). Résultat: les fonds alloués au secteur de l’éducation ne sont pas consommés. Conséquence, apprenants et enseignants vivent dans la précarité des infrastructures et reçoivent un enseignement de qualité dégradée.

-Approche de solutions
En dépit des difficultés et contraintes de mise en œuvre du Fonds Commun Budgétaire, il s’est avéré que certaines semblent être aplanies du côté des structures techniques bénéficiaires et des partenaires techniques et financiers. Des séances d’échanges devraient être renforcées avec les structures pour les informer et obtenir leur adhésion. Par ailleurs, il est aussi envisagé des rencontres entre le cabinet, la Direction de la Prospective et de la Programmation (DPP) et les structures techniques bénéficiaires pour faire un examen préalable des TDR avant leur soumission aux PTF. De plus, il est recommandé d’apprécier à sa juste valeur les capacités des structures et acteurs clés de mise en œuvre et d’apporter les renforcements de capacités nécessaires (formation, personnel qualifié, équipements, outils,…). Aussi est- il que l’UGP incite à la mise en place des comités de spécialistes pour l’exécution des activités transversales ou spécifiques. Cependant, certaines activités nécessitent une implication au plus haut niveau des ministères. Ce qui doit donc les encourager à exiger des réunions périodiques des DPP et des comptes rendu.
A KONA et Dorice DJ Source: Education Tribune N*8 du 16 fevrier au 1er Mars 2010

samedi 2 janvier 2010

l’Approche par compétences en Francais, Le silence inquiétant des universitaires

Dix ans après l’introduction de l’Approche par compétences, anciennement appelée ’’Nouveaux programmes’’, dans le système éducatif béninois, beaucoup d’encre et de salive a coulé pour dénoncer ses ravages sur le niveau des apprenants en Français. Si la stigmatisation a été surtout le fait des syndicalistes de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) et de quelques rares enseignants du primaire ou du secondaire, les universitaires, eux, semblent maintenir un mutisme absurde face à une situation qui, tôt ou tard, finira par les atteindre.
Marcel Kpogodo

A part les professeurs Roger Gbégnonvi du Département des sciences du langage et de la communication et Félix Iroko de celui d’Histoire et d’archéologie, de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), aucun universitaire n’a émis un quelconque son de cloche visant à orienter les populations sur les tenants et les aboutissants de l’Approche par compétences, depuis son instauration dans le système éducatif béninois. Pourtant, ce ne sont pas les situations scandaleuses qui ont manqué et les plaintes y afférant, surtout, avec la proclamation des résultats du premier Certificat d’études primaires (Cep) de l’Approche par compétences, en 2005 où, dans plusieurs écoles du pays, des taux de 100% de réussite ont été atteints, et que plusieurs enfants lauréats pouvaient à peine lire et écrire moyennement. Quand on sait que l’intelligentsia d’un pays est, entre autres, remarquable à travers son éminence grise que sont les professeurs d’université, les chercheurs, il est crucial de se poser la question de savoir ce qui sous-tend cette indifférence des universitaires face au fait pour l’Approche par compétences de compromettre un niveau acceptable, à l’oral et à l’écrit, dans la langue française, chez les apprenants libérés par le système éducatif béninois. N’avons-nous pas droit à des Jean-Paul Sartre, à nos André Gide, véritables ’’inquiéteurs’’ de la société française, empêcheurs de tourner en rond, qui, à leur époque, ont pesé de tout leur poids pour imposer, à leurs compatriotes, des normes acceptables de vie ?

Le fond de la question

Dans le cas d’espèce, il s’agit d’une affaire de sauvegarde de la langue de travail sans la maîtrise de laquelle un citoyen béninois quelconque ne saurait faire valoir sa qualité de personne bien instruite, ses potentialités d’intellectuel capable de communiquer, soit en parlant, soit en écrivant, au plan national ou à celui international. Par ailleurs, il est question de méthodes de transmission de la connaissance intellectuelle qui, dans l’enseignement primaire et au secondaire, sont en train d’épuiser tout leur souffle, de créer des dégâts d’ordre pédagogique sans pareille. En effet, on demande à l’enseignant de se fonder sur l’apprenant pour capitaliser les connaissances à vulgariser, - cet apprenant d’aujourd’hui que toute la société actuelle travaille à transformer en un mercenaire de l’école -, on exige à l’enseignant de tout écrire au tableau pour l’apprenant et d’éviter de dicter les cours, on impose une disposition particulière des apprenants dans les salles de classe, celle-ci dont le premier des avantages est de favoriser un bavardage sournois.

Le danger est à l’horizon

Dans ces conditions, que va-t-il se passer lorsque l’Approche par compétences va atteindre le monde du supérieur, surtout que les apprenants à avoir subi le nouveau système pédagogique depuis le Cours d’initiation (Ci) font, en 2009-2010, la classe de seconde, et qu’ils ne sont qu’à deux pas d’années de l’université ? D’ailleurs, ils franchissent les classes et les années, avec le schéma d’acquisition des connaissances qui leur a été inculqué depuis la première classe du primaire. Ainsi, ils ne comprendront pas que dans le supérieur, on ne puisse pas leur réitérer le même système. Pour éviter un problème de confrontation des systèmes d’enseignement, il faudra penser à former les enseignants de l’université à celui de l’Approche par compétences, avec tout ce qu’il comporte comme éléments indicatifs sus-évoqués et comme principes docimologiques. En considérant le débat dans un autre sens, les formés de l’Approche par compétences, qui, le Cep et le Bepc en poche, ne peuvent ni bien lire ni bien écrire ni bien parler la langue française, n’auront-ils pas des problèmes à affronter l’université ? Les enseignants qui s’y plaignent, à longueur de journée, du bas niveau des étudiants et qui, par conséquent, avalisent, chaque année académique, des échecs massifs, supporteront-ils leurs futurs clients, dans au plus trois années, et qui relèvent de l’Approche par compétences ? Attendent-ils que l’Etat les mettent en face de ceux-ci avant qu’ils ne commencent à se sentir concernés par les profonds dégâts créés dans le niveau en Français des jeunes apprenants ? Vont-ils accepter un recadrage total de leur mode d’enseignement afin que celui-ci soit adapté aux règles de l’Approche par compétences ? Les enseignants du supérieur feraient mieux d’emboîter, dès aujourd’hui, le pas à Roger Gbégnonvi et à Félix Iroko, afin de combattre, avec succès, les résultats catastrophiques de l’Approche par compétences, en matière de manipulation, par les apprenants initiés, de la langue de travail qu’est le français, langue officielle et langue internationale de communication, que ce soit à l’oral ou à l’écrit. Il en va, désormais, de leur facilité à réussir leur mission académique.

L'EDUCATION

LE DEVELOPPEMENT DE L'EDUCATION PAR L'ACTION MEDIATIQUE DOIT ETRE RENFORCE EN 2010

mercredi 23 septembre 2009

Le front des enseignants réitère les préalables

Le front des enseignants de la maternelle, du primaire et du secondai relaisse toujours planer beaucoup d’incertitudes sur la prochaine rentrée scolaire 2009-2010
Reçu dimanche dernier sur l’émission « carte sur table » de la radio océan Fm, l’un de ses porte-paroles, Anselme Amoussou, a indiqué que le préalable à la prochaine rentrée scolaire est la satisfaction de leurs revendications. Le chef de l’Etat aurait pris des engagements vis-à-vis des enseignants par rapport à ces revendications. Selon M. Anselme, le gouvernement n’a pas honoré les engagements pris par le chef de l’Etat vis-à-vis des enseignants. Dans un entretien accordé récemment à l’Autre Quotidien, Raoufou Affagnon, un autre porte-parole du front, avait rappelé leurs négociations pressantes. Elles portent en effet sur la formation initiale des enseignants communautaires, l’apurement des moins perçus relatifs aux travaux des examens et le bilan de santé des enseignants. Le front revendique également que la prime d’incitation à la fonction enseignante profite aux enseignants durant la retraite. Cette revendication fait l’objet d’une préoccupation particulière du front. Le front invite le gouvernement à renouer rapidement le dialogue sur leurs revendications pressantes. « Nous sommes ouverts au dialogue », a indiqué M. Amoussou Pour le porte parole du front, « la balle est dans le camp du gouvernement ». Et il faudra qu’il agisse vite pour ne pas hypothéquer la prochaine année scolaire. Le front a déjà par le passé fait la démonstration de sa capacité de mobilisation. Il apparaît comme un interlocuteur pratiquement incontournable dans les négociations avec les enseignants. Il a donc indiqué de renouer le dialogue afin de rassurer les élèves et leurs parents de l’effectivité de la rentrée du 1er octobre prochain et le déroulement normal des activités pédagogiques au cours de l’année.