mercredi 27 février 2008

GRÈVE DANS L’ENSEIGNEMENT


Vers la reprise des cours
Après la rencontre, jugée fructueuse, du Chef de l’Etat avec les leaders du front des trois ordres de l’enseignement, le 21 février dernier, l’on s’achemine vers le dégel de la situation de grève. Les syndicalistes du front des trois ordres d’enseignement semblent être maintenant disposés à convaincre leurs militants à reprendre le chemin des classes pour sauver l’année scolaire.

« Nous avouons qu’il y a maintenant une lueur d’espoir de reprise des cours». La réponse est presque unanime chez la plupart des leaders du Front interrogés hier mardi. S’ils n’ont pas été très comblés par les résultats de leur rencontre très décisive avec le chef de l’Etat, le 21 février dernier, ils sont toutefois satisfaits des avancées enregistrées sur plusieurs points, notamment en ce qui concerne l’allocation d’incitation à la fonction enseignante de 25 % du salaire mensuel brut qui devrait accompagner les enseignants à la retraite, avec un plancher bien fixé. De même, le principe de la généralisation de l’indemnité de logement est acquis. Bien d’autres acquis ont été obtenus au cours des négociations directes avec le chef de l’Etat. Apparemment, le monde syndical enseignant n'a plus de raison valable de maintenir la pression sur le gouvernement et de poursuivre la grève. Mais, semble- t-il, la démocratie au sein des syndicats exige que les syndiqués à la base soient consultés avant toute décision définitive. C’est pourquoi de larges consultations sont lancées depuis hier sur tout le territoire national pour expliquer et recueillir les avis de la base.
Compte tenu de la prédisposition des leaders syndicaux à convaincre leurs militants sur les avancées obtenues et sur la volonté affichée par le chef de l’Etat à résoudre les problèmes des enseignants de tous les ordres, ainsi que la sensibilité du monde des enseignants à la pression des élèves et de leurs parents, la probabilité est forte que le dégel soit rapidement prononcé à l’issue de la tournée des délégations qui sont envoyées sur le terrain. Surtout que les leaders syndicaux ont eux-mêmes promis au chef de l’Etat au sortir des négociations directes de reprendre les cours. Demain jeudi, la décision du Front, après les assemblées générales, sera connue. Et semble-t-il, la reprise sera effective lundi prochain.


source : Apollinaire KOUTON , L'Autre Quotidien

lundi 25 février 2008

Famille et scolarisation des filles :Les parents d’élèves s’approprient le code des personnes

Permettre aux parents d’élèves de s’approprier le contenu et les exigences du code des personnes et de la famille, tel est l’objectif de la formation initiée à leur intention par l’Ong Aide et Action à travers son projet d’appui à la scolarisa tion des filles à Zè (Pasf-Zè) avec l’appui de l’Unicef.
Kokouvi Eklou
Après la formation donnée en 2006 à quatre-vingt six agents des centres de l’état civil des communes de Zè, Toffo, Allada, Tori, Kpomassè, So-Ava et de Ouidah sur leurs rôles et responsabilités en matière d’état civil au Bénin, l’Ong Aide et Action s’est intéressée à la communauté des parents d’élèves. Suite à la récurrence de maux tels que les grossesses précoces, le harcèlement sexuel, l’occupation abusive des filles surtout par leurs mères, elle a organisé une formation des formateurs à l’intention des parents d’élèves et surtout des femmes sur le code des personnes et de la famille afin de renforcer leurs capacités à mieux assurer l’éducation des filles. Ainsi du 26 au 27 Décembre derniers cette formation a regroupé vingt-cinq personnes au Centre d’appui et de formation des maîtres (Caform) à Zè. L’objectif visé est de former des relais communautaires sur le code des personnes et de la famille pour une meilleure prise en charge des filles. Cette loi promulguée depuis le 24 Août 2004, qui assure une meilleure protection à la famille et responsabilise davantage le couple, reste peu connue des populations. Pis, son contenu et ses exigences demeurent méconnus. Ce constat, Mme Ida Tokpo Medali s’en est rendu compte au démarrage des travaux de l’atelier. Ainsi pour permettre aux participants de s’imprégner des innovations de la nouvelle loi, un film intitulé « Promesse de mariage » retraçant le contenu du code des personnes et de la famille a été projeté. Ainsi planté le décor de la formation, plusieurs communications relatives à « l’état civil », « le mariage et le divorce », « les droits successoraux » ont permis d’informer les différents participants sur les grandes parties du code. L’importance des actes de l’état civil a été relevée aussi bien à travers la communication que les débats. Selon la communicatrice, toute naissance doit être déclarée dans un délai de dix jours au centre d’état civil le plus proche. Il en est de même de la déclaration de décès. Plusieurs questions relatives au Recensement à vocation Etat-civil (Ravec), aux dispenses d’âge ont été abordées. Le chef d’arrondissement de Dodji, à propos de la déclaration de naissance, a déploré la négligence de certains parents à retirer les actes de naissance de leurs enfants. Un fait qui explique parfois les difficultés à présenter ces enfants aux examens, faute de pièces. En ce qui concerne le mariage qui est l’union légale d’un homme et d’une femme, à l’avènement du code des personnes et de la famille, seul le mariage célébré par un officier de l’état civil produit des effets juridiques, a expliqué la communicatrice. Les conditions de fond et de forme du mariage ont été précisées. Il faut souligner qu’ici c’est le régime monogamique qui est de mise. Concernant les droits successoraux, deux modes de succession à savoir la succession légale et celle testamentaire sont promus par le code. La dernière communication de cette formation a permis à Mme Ida Tokpo d’évoquer le phénomène de harcèlement sexuel. Elle a indiqué qu’on parle du harcèlement sexuel lorsqu’une personne utilise sa position de chef ou de patron pour demander des faveurs de nature sexuelle à quelqu’un en situation de vulnérabilité ou de subordination à son propre profit ou au profit d’une autre personne et ce, contre la volonté de la victime. C’est une pratique qui se retrouve dans tous les milieux de vie humaine, aussi bien dans les milieux scolaires ou universitaires que professionnels. C’est une faute punie par la loi, a-t-elle souligné. Des recommandations ont été faites dans le sens d’une restitution aux autres couches de la société afin que toutes les populations puissent être informées pour le bien des usagers de l’école et d’une implication des enseignants dans l’optique de procurer à chaque enfant un acte de naissance. Un chronogramme a été élaboré pour le respect des délais des séances de restitution.