jeudi 26 juillet 2007

FAIBLES TAUX DE RÉUSSITE AUX DIFFÉRENTS EXAMENS DE FIN D’ANNÉE : Les failles de l’école béninoise mises à nu

Date de publication : 18-07-2007 Auteur(s) / source : Didier Houndénou
Les résultats du Certificat d’études primaires ont donné 44,19 % et le Brevet d’études du premier cycle (Bepc), 11,75 %. Pour le Baccalauréat, seuls 25, 3% des candidats sont officiellement déclarés admissibles. Au vu de ces résultats, le Chef de l’Etat a voulu comprendre ce qui s’est passé et situé les responsabilités. Il ressort des échanges avec les responsables du système éducatif que deux causes fondamentales sont à la base de ces résultats.
La première cause est liée à la généralisation des Nouveaux programmes d’études qui recommande une nouvelle approche dans l’évaluation des élèves. En effet, contrairement aux années antérieures, cette année, il faut la moyenne dans cinq matières pour être déclaré admis. Les enseignements ont été surpris par cette méthode d’évaluation alors que durant toute l’année scolaire, ils ont évalué les enfants en faisant la somme des moyennes. La seconde cause releve de plusieurs facteurs. Il s’agit de la mauvaise gestion du temps scolaire, les élections législatives, les débrayages et les perturbations liées au délestage.
La qualification des enseignants, l’engouement pour les postes politiques et la fragilisation du corps de contrôle, ont été aussi soulignés par les intervenants. Après avoir écouté les différents responsables, le Chef de l’Etat, Boni Yayi a souhaité très prochainement une rencontre avec les acteurs pour trouver la méthode scientifique qu’il faut pour l’évaluation des élèves. Il a déclaré que le système éducatif est à revoir. Boni Yayi a également relevé qu’il faudra avoir une idée sur le seuil exacte de la motivation pour qu’elle gagne les rangs. « Il faut reprendre en main la question de l’école. Le problème est sérieux. Jusqu’où iront-nous en fuyant nos responsabilités ? Il faut prendre le taureau par les cornes », a-t-il déclaré. Le Chef de l’Etat, a jeté les bases pour une rencontre afin de corriger les insuffisances de l’école béninoise. « Il faut aller vers l’excellence et la performance ».
Le ministre de l’Economie et de la prospective, et du développement, Pascal Koupkaki a souligné que les résultats de cette année, mettent à nu les lacunes de l’école béninoise. Il a rassuré que le gouvernement fera les efforts qu’il faut. « Nous avons deux mois pour analyser cette situation. Il y a des solutions qui sont en vue. Il faudrait que tous ensemble nous relevions le défi», a-t-il renchéri.
Le ministre de l’Enseignement primaire et de l’alphabétisation, Christine Ouinssavi a indiqué que tous les acteurs sont conscients que le système éducatif souffre et que les responsabilités sont partagées. Selon elle, les efforts sont faits pour relever la qualité de l’enseignement. A cet effet, un programme est élaboré pour le recrutement et la formation des formateurs afin de rehausser le niveau des enseignants. Le ministre de l’Enseignement secondaire et de la formation technique et professionnelle, Bernadette Sohoundji a déclaré que la vision du Chef de l’Etat est que l’école béninoise forme des jeunes capables d’assurer la relève. Pour elle, il ne s’agit plus de gonfler les chiffres dans les résultats des examens. « Il faut que les vieilles habitudes changent », a-t-elle martelé. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Vicentia Boco a, pour sa part, déclaré qu’il va falloir trouver des solutions pour que l’enseignant dans sa classe se sente à l’aise afin de mieux accomplir son devoir.
Pour le Directeur de l’Office du Baccalauréat, Alexandre Ladipo, les résultats traduisent les efforts des candidats. Selon lui, la moyenne des admissibles obtenue ne permet pas de faire la lecture et d’apprécier la situation en ce qui concerne le Bac. Néanmoins, il a souligné que pour apprécier les résultats à leur juste valeur, il faudra suivre les candidats tout au long de l’année ainsi que leur rendement. Il a soulevé le problème d’encadrement qui ne peut qu’être résolu par l’ouverture des écoles normales.
La représentante des Conseillers pédagogiques de la maternelle et du primaire, Fatimatou Idrissou Akplogan a fait observer que leur travail n’est pas suivi et qu’ils n’ont pas le retour sur les remarques du corps de contrôle. Pour le porte-parole des conseillers pédagogiques du secondaire et de la formation professionnelle, Nestor Agbidinoukou, les résultats de cette année interpellent tout le monde. Dans son intervention, il a insisté sur l’insuffisance de l’effectif des inspecteurs, la formation des formateurs et l’effectivité de la revalorisation de la fonction enseignante

Cherté des manuels scolaires :Une solution peut être trouvée pour permettre à tous les enfants de les avoir

La polémique autour de la cherté des manuels scolaires a de tout le temps été de mise. On n’a jamais réussi à se dire comment réduire le coût de ces livres qui pourtant est très important pour l’élève. Sous d’autres cieux comme en Russie par exemple, ces manuels sont faits avec des papiers glacés et vendu à moindres coûts, pas plus d’un Euro.
Alors pourquoi pas chez nous au Bénin. Doit-on au nom de quelques esthétiques couper le savoir pour des livres de qualité. En effet, les livres sont faits avec des papiers chers qui ne permettent pas à tous les parents de pouvoir les acquérir, sous prétexte d’une quelconque durabilité. Mais peut-on s’arrêter à cet aspect quand on a un objectif d’éducation pour tous à atteindre ? Est-ce la priorité pour le gouvernement du changement ? Non. Seul le contenu d’un livre compte. Et l’exemple palpable est la feuille d’un papier journal qui malgré la qualité inférieur du papier dure longtemps. Un tour dans les archives des médias pour le constater. Alors ouvrons les yeux sur ce qui est utile au détriment d’une banalité.
Jocelyne AMOUSSOU KINDOHO
www.beninhuzu.org