mercredi 24 février 2010

Voici comment le Bénin freine la consommation des crédits


Les partenaires techniques et financiers (PTF) se mobilisent depuis quelques années autour du Bénin pour la mise en oeuvre du PDDSE en mettant en place un fonds commun budgetaire. Ainsi, des fonds sont alloués pour la mise en oeuvre de projets et programmes qui visent à terme l’amélioration des conditions de travail des enseignants et d’apprentissage pour les élèves.Mais force est de constater que des contraintes inhérentes à la gestion des fonds handicapent la mise en œuvre efficiente du PDDSE.

Au Bénin, le secteur éducatif joue un rôle prépondérant car il est le mécanisme privilégié de transmission des valeurs sociales, et de développement des compétences qui permettent aux individus de trouver les moyens et les motivations de construire un pays où il fait bon vivre. Pour assurer une bonne éducation à tous, le gouvernement du Bénin mobilise auprès des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) des subventions en vue de renforcer le système éducatif dans ses besoins tels les infrastructures scolaires, administratives, l’amélioration de la scolarisation en particulier des filles et des enfants à besoins spécifiques pour ne citer que ceux-ci. Mais l’utilisation des ressources du fonds commun budgétaire qui constitue celles mobilisées par une bonne partie des PTF et qui devraient indubitablement contribuer à assumer le bon fonctionnement des activités jugées prioritaires se trouve confrontées à divers handicaps.

Difficultés de mise en œuvre
Les difficultés liées à la mise en œuvre des actions prévues au chapitre du fonds commun budgétaire se remarquent, selon le rapport d’avancement présenté par les cadres de l’unité de gestion du programme fonds commun budgétaire au niveau de la programmation, de la conceptualisation, de la mise en route et de l’exécution des activités. En ce qui concerne la programmation des activités, les contraintes sont perçues à travers, la non participation des directeurs techniques ou représentants avertis à l’élaboration du plan d’actions annuelles budgétisées (PAAB), la non participation des directeurs techniques ou représentants avertis des ministères concernés à la préparation du plan de passation des marchés (PPM), le non respect du chronogramme pour la préparation des documents de base à l’exécution des activités et l’utilisation du financement en cas de difficulté sur d’autres financements. La non prise d’initiative pour l’élaboration des Termes de Référence (TDR) des activités programmes; le non respect et la non flexibilité dans l’exploitation des déclinaisons du PAAB pour l’élaboration des TDR et le retard prolongé pour la prise en compte des commentaires formulés par l’UGP ou les PTF sur des TDR font partie des difficultés liées à la conceptualisation des activités du secteur de l’éducation.

La lenteur administrative
Toutes ces contraintes laissent transparaître la question recurrente de la lenteur administrative. En effet, le retard flagrant dans les prises de décision, dans l’exécution des activités contribue à la tergiversation qui s’observe au quotidien dans nos administrations. Les causes de cette lenteur sont entre autre, le manque de diligence dans la mise en œuvre des procédures de passation des marchés (l’acquisition de matériels et fournitures, recrutement de consultants) et signature des contrats. Par exemple, dans nos administrations, la signature d’un papier peut durer des jours voire des semaines. En effet, il faudra se confronter aux caprices de certaines pièces de l’administration comme les secrétariats où tous les malheurs sont possibles: non transmission à temps des dossiers aux cadres mandatés pour leur traitement, disparition catégorique de certaines correspondances dans le circuit administratif etc. On peut également noter, le manque de célérité voire le blocage dans le processus de traitement des dossiers financiers (établissement des bons de commande, décision de mandatement, validation des dossiers…). Résultat: les fonds alloués au secteur de l’éducation ne sont pas consommés. Conséquence, apprenants et enseignants vivent dans la précarité des infrastructures et reçoivent un enseignement de qualité dégradée.

-Approche de solutions
En dépit des difficultés et contraintes de mise en œuvre du Fonds Commun Budgétaire, il s’est avéré que certaines semblent être aplanies du côté des structures techniques bénéficiaires et des partenaires techniques et financiers. Des séances d’échanges devraient être renforcées avec les structures pour les informer et obtenir leur adhésion. Par ailleurs, il est aussi envisagé des rencontres entre le cabinet, la Direction de la Prospective et de la Programmation (DPP) et les structures techniques bénéficiaires pour faire un examen préalable des TDR avant leur soumission aux PTF. De plus, il est recommandé d’apprécier à sa juste valeur les capacités des structures et acteurs clés de mise en œuvre et d’apporter les renforcements de capacités nécessaires (formation, personnel qualifié, équipements, outils,…). Aussi est- il que l’UGP incite à la mise en place des comités de spécialistes pour l’exécution des activités transversales ou spécifiques. Cependant, certaines activités nécessitent une implication au plus haut niveau des ministères. Ce qui doit donc les encourager à exiger des réunions périodiques des DPP et des comptes rendu.
A KONA et Dorice DJ Source: Education Tribune N*8 du 16 fevrier au 1er Mars 2010